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la Higa

Série de sculpture, 2017
Céramique, polystyrène, plâtre, corde, résine, cire
60x50x40 cm

Au début du XVIIème siècle, au Pays Basque, eurent lieu des procès en sorcellerie menés par un magistrat particulièrement zélé du nom de Pierre Delancre.

Celui-ci, s’inscrivant dans la continuité des démonologues qui développèrent des techniques de chasse aux sorcières, chercha tout particulièrement à donner une forme à la pratique de la sorcellerie, le sabbat, ainsi qu’une apparence au présumé guide de ces séance démoniaque, c’est-à dire le diable lui-même…

Il est aujourd’hui très difficile de dire si les formes évoquées par les victimes des bourreaux de Delancre étaient le reflet de leur imagination ou bien si elles leur étaient suggérées entre deux séances de torture, il n’en reste pas moins qu’elles s’avèrent assez protéiforme et d’un intérêt plastique certain.

Cette série s’inspire de ces descriptions afin de donner forme au visage de la terreur que le diable était censé inspirer aux gens de bonne moeurs, mais selon qui ? Elle se pose comme la première étape d’un travail mené sur la rumeur, celle qui court sur l’apparence du diable, la responsabilité des sorcières, les on-dits, les complots et les imprécisions qui jallone l’histoire des bûchers.

Le titre de la série, « La Higa » est le nom donné à ce geste de la main, pouce pincé entre l’index et la majeur, poing fermé, qui, sculpté en pendentif, protégeait celle ou celui qui le porte contre le mauvais sort.